Situé entre les grands estuaires des rivières Vellar et Coleroon, le Site est l’un des plus grands écosystèmes de mangroves de l’Inde, et comprend des habitats forestiers littoraux et marécageux. Il offre non seulement des paysages aquatiques ainsi que des possibilités de croisières en eaux dormantes, mais aussi un autre spectacle rare : les palétuviers sont enracinés en permanence dans quelques mètres d’eau. Le Site abrite une espèce hybride naturelle, Rhizophora annamalayana, issue de deux espèces de Rhizophora : R.apiculata et une autre espèce hybride naturelle R.mucronata. Comme d’autres zones humides de mangrove en Inde, la mangrove de Pichavaram abrite plusieurs espèces menacées telles que le héron impérial (Ardea insignis), le bécasseau spatule (Eurynorhynchus pygmeus), tous deux classés En danger critique d’extinction, le chevalier tacheté (Tringa guttifer) classé En danger, et la tortue olivâtre (Lepidochelys olivacea) classée Vulnérable. En outre, le Site est une importante frayère et zone d’alevinage pour les crevettes à forte valeur commerciale, principalement la crevette blanche des Indes (Penaeus indicus) et la crevette géante tigrée (P. monodon),), ainsi que pour des crabes et des poissons. Outre cette biodiversité exceptionnelle, le Site assure les moyens de subsistance de plus de 1 000 familles grâce à la pêche artisanale, à la collecte de bois de chauffage, à la récolte de produits forestiers non ligneux et aux pâturages pour le bétail. Les mangroves sont vénérées par les communautés locales en raison de la valeur spirituelle importante associée à l’arbre aveuglant Excoecaria agallocha, un palétuvier aux propriétés toxiques communément appelé « Tillai ». Bien qu’il soit déclaré forêt de réserve depuis 1893, le Site ne dispose d’aucun plan de gestion.